Renard est un terme ambigu qui désigne le plus souvent en français les canidés du genre Vulpes, le plus commun étant le Renard roux (Vulpes vulpes). Toutefois, par similitude physique, le terme est aussi employé pour désigner des canidés appartenant à d’autres genres, comme les genres Atelocynus, Cerdocyon, Dusicyon, Otocyon, Lycalopex et Urocyon.
Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, et encore régionalement, cet animal est appelé un goupil. Le terme actuel de renard, pour désigner l’animal, n’est autre que le prénom donné au « goupil » héros du Roman de Renart. Au centre de ce recueil d’histoires imaginaires, Renart le goupil est très rusé et les tours qu’il joue aux autres animaux et aux humains ont rendu le personnage très célèbre (on disait : « malin comme Renart »). De ce fait, son prénom s’est substitué à goupil par éponymie.
Renard a été graphié renart jusqu’au milieu du XVIe siècle. Le nom propre est tiré d’un anthroponyme francique *Raǥinhard, composé des éléments *raǥin « conseil » cf. Raimbaud, Rainbued, Rainfroy, et *hard « dur, fort » cf. suffixe français -ard. Il a pour équivalents les prénoms moyen néerlandais Reynaerd et vieux haut allemand Reginhart (allemand Reinhart).
Quant au terme goupil, il est attesté sous les formes gulpil en 1155, volpil en 1180, golpilz en 1120, gupil en 1121-34. Il procède du gallo-roman *WULPĪCULU, variante du latin populaire *vŭlpīculus ou du bas latin vulpiculus, dont sont directement issus l’occitan volpìlh, l’ancien italien volpiglio et l’italien moderne volpe. La forme masculine vulpiculus est une altération du latin classique vulpēcula « petit renard » (qui a donné l’espagnol vulpeja), diminutif de vulpēs « renard » en latin classique. Le passage de [v] à [w] en gallo-roman s’explique par l’influence phonétique du francique, ensuite [w] se durcit régulièrement en [gʷ], puis se délabialise en [g] en français central et à l’ouest, mais pas dans les dialectes d’oïl septentrionaux (ex : bas-lorrain, champenois, picard, ancien normand septentrional woupil).
Le latin vulpēs est issu de l’indo-européen commun *(H)ulp-i-, qui est continué par l’avestique urupi « martre » et le lituanien vilpišỹs « chat sauvage », ainsi que par des formes dérivées comme le persan rubâh (روباه) « renard » et le sanskrit lopāśá « chacal ».
Liste alphabétique de noms vernaculaires attestésen français.
Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, l’espèce la plus connue des francophones.
Les caractéristiques générales des renards sont celles des Canidés, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d’informations sur leur comportement ou leur physiologie respective.
Les points communs des différents genres de canidés usuellement rassemblés sous le nom renard sont :
Le pelage du renard est généralement brun-roux, mais cela peut varier du beige au brun et au roux vif. Ses oreilles dressées sont noires en arrière et sont plus grandes que celles du renard polaire. La queue est longue et touffue et généralement blanche au bout. Le tour de la gueule et la gorge sont souvent blancs mais la gorge peut varier au gris. Au début du printemps, il perd ses poils d’hiver. Ils apparaissent d’abord en bas des pattes puis apparaissent sur le corps, sur les flancs en juillet et sur la queue et le corps en fin août. Au début de l’hiver, le pelage s’épaissit.
Les renards vivent généralement entre 2 et 3 ans, mais leur espérance de vie peut aller jusqu’à 10 ans et même plus, lorsqu’ils sont en captivité.
Les renards sont des vecteurs de la rage, de la trichinose ou de l’échinococcose alvéolaire, maladie qui peut se révéler mortelle chez l’homme. Il faut souligner que cette pathologie se découvre plusieurs années après l’avoir contractée : certaines personnes sont mortes car on croyait à un cancer du foie. Ces maladies sont transmises par la salive ou les excréments des carnivores porteurs ou par ingestion d’aliments souillés par eux.
Quand ils chassent, les renards approchent doucement de leur proie, puis bondissent pour la plaquer au sol. Cette pratique s’appelle le « mulotage ».
En revanche l’habitat ou les données biologiques et comportementales peuvent varier selon les espèces voire la sous-espèce. Pour plus de détails, il convient de se renseigner sur chaque espèce de renard en particulier.
En raison de l’élimination récente et généralisée par l’Homme des grands canidés et des grands félins, les prédateurs du haut de la pyramide alimentaire dans de nombreux écosystèmes terrestres sont maintenant des carnivores de taille moyenne (tels que les lynx ou coyotes en Amérique du Nord). Or, bien qu’étant un prédateur relativement généraliste, le coyote élimine volontiers ses concurrents prédateurs, et notamment le renard.
Il est démontré que l’activité prédatrice du coyote favorise l’abondance des oiseaux chanteurs et même l’abondance de certains rongeurs ainsi que la diversité biologique. Ceci s’explique par le fait qu’ils réduisent les populations de chiens et de chat domestiques ainsi que de renards (ce qui montre au passage l’importance du renard en matière de lutte contre les rongeurs).
La réintroduction ou le confortement de populations de loup gris dans de nombreuses régions d’Amérique du Nord va à nouveau modifier la chaîne d’interactions prédateurs-proies ; Une étude basée sur une série chronologique de 30 ans de suivi du loup, du coyote, du renard et de leur abondance relative dans l’état du Minnesota (États-Unis) montre en effet que le retour des loups réduit également (ou supprime parfois) à son tour des populations de coyotes, ce qui redonne au renard sa position de mésoprédateur, et qui pourrait lui permettre d’à nouveau et mieux réduire les pullulations de petits rongeurs.
Ainsi, une prédation plus marquée par les petits prédateurs (renards et mustélidés), et moins marquée par les coyotes (prédateurs de moyenne envergure) grâce à leur contrôle par quelques « grands » prédateurs (loup, cougar, lynx) pourrait être plus semblable au potentiel écologique et à l’écosystème historique qui était en place avant la disparition ou régression du loup du « sommet de la pyramide » (cette situation n’est néanmoins pas comparable à la situation pré-historique où les grands prédateurs étaient non seulement plus nombreux mais aussi beaucoup plus grands et plus puissants que le loup (Lion d’Amérique, Tigre à dents de sabre, Ours à face courte…), même après 3 ères glaciaires et au début de l’actuel inter-glaciaire,
La « déstructuration » ou la « restructuration » des communautés de prédateurs en raison de la perte ou de la restauration des populations de moyens et/ou grands prédateurs est susceptible de modifier le spectre de taille des proies consommées massivement, avec des implications importantes, directes et indirectes, pour la biodiversité et la santé humaine.
Le renard est un terme recouvrant de nombreuses espèces mais, dans l’imaginaire populaire, il évoque surtout le renard commun ou renard roux. C’est une figure culturelle ancestrale, présente dans tous les domaines, tant symboliques ou folkloriques qu’artistiques.
Il est également associé à la ruse dans de nombreux ouvrages littéraires, notamment le Roman de Renart et les Fables de La Fontaine.
foto: Mihai Baciu
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